Communiqué de parution - éditions Lettres de Renaissances
Moi, Rokhaya Diop ou la négresse fondamentale qui déplie le temps, roman, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissances, Paris, février 2017
Les éditions Lettres de Renaissances ont l’immense plaisir de vous annoncer la parution d’un livre évènement. Moi, Rokhaya Diop ou la négresse fondamentale qui déplie le temps, second volume de la trilogie romanesque d’Amadou Elimane Kane dont le premier tome est Moi, Ali Yoro Diop ou la pleine lune initiatique, est un hymne au rétablissement de la justice cognitive, une réparation culturelle qui intègre les destinées plurielles.
En rupture avec la conception de la société contemporaine qui exclut la différence et qui renforce les appartenances étriquées et génocidaires, le texte propose un regard postmoderne sur la question de l’hétérogénéité culturelle, à travers une fiction réaliste et imaginaire qui puise son esthétisme dans une forme littéraire entre prose et poésie, et qui amène le lecteur à s’interroger sur les injustices sociales et raciales qui peuvent produire les pires tragédies. Mais ce livre est avant tout un message d’espoir, qui rappelle qu’il n’existe pas de fatalité et que la mutation profonde que nous vivons doit s’accompagner d’un accomplissement humain qui rassemble toutes les cultures, toutes les idées, toutes les pensées, des itinéraires nuancés qui s’enrichissement mutuellement au lieu de se détruire. Ce communiqué est aussi un appel à projet à tout cinéaste qui souhaiterait faire de ce livre une adaptation cinématographique.
« Le racisme du passé, celui qui a survécu du XVe siècle jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, diffère du racisme contemporain […].Le déni de la permanence du racisme comme réalité institutionnelle est la caractéristique principale du racisme contemporain […]. Rokhaya Diop, comme la plupart des personnages de ce récit, est une figure de l’altérité. Elle est l’exemple parfait de la victime programmée qui a su s’élever au dessus des déterminations sociales qui voulaient la cantonner à la simple identité de femme noire, sans plus. De ce point de vue, sa figure représente l’antithèse de Lamine, [son] ami d’enfance qui n’a justement pas été capable de se libérer de la prison du ressentiment, laquelle conduit souvent à la marginalité et à l’autodestruction. »
Extraits de la préface par Dr Ndongo Samba Sylla, écrivain, chercheur et économiste, Responsable de recherches au Bureau Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa Luxemburg à Dakar
« [Rokhaya Diop] incarne l’obsolescence de l’univocité de la pensée occidentale. Elle n’est pas le phare tombé de la main d’un dieu orgueilleux pour éclairer le genre humain. Elle est un pont, un centre de passage, de transmission. La rose des vents. Il semble que le vent emporte les graines d’ici et de là, au loin où elles s’unissent aux efflorescences locales, sans frontières. Ce que ses parents ont perdu sur leur route vers un avenir qu’ils espéraient meilleur, dans un retour au pays « pré-natal », Rokhaya le conquiert par son initiation auprès de la poétesse Khady Diop. »
Le titre de l’ouvrage d’Amadou Elimane Kane fait référence à l’appellation d’Aimé Césaire, « le nègre fondamental », et qui affirmait lui-même dans un de ses ouvrages, Nègre, je suis et nègre je resterai. Par « nègre fondamental », expression d’André Breton qui signifiait le combat d’Aimé Césaire contre les injustices au XXe siècle, Amadou Elimane Kane veut tout simplement célébrer le poète Aimé Césaire qui demeure un grand témoin de l’histoire et l’inventeur du terme « Négritude ». Aimé Césaire est resté tout au long de sa vie un homme de conviction et a conservé, intacts, sa réflexion et son engagement pour la fraternité des peuples et la dignité du sien. Amadou Elimane Kane a aussi le souci de célébrer les femmes noires du XXIe siècle, toutes les femmes noires qui luttent contre les injustices raciales, les discriminations et toutes les formes d’exclusion, et qui défendent la dignité humaine en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique. Il convient de lire ce livre qui, par son langage esthétique et sa forme romanesque, offre une rupture dans la littérature africaine contemporaine.