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Actualités 2024

Alioune Badara Bèye : une conscience de la Renaissance africaine !

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La plume de Alioune Badara Bèye est celle d’un bâtisseur, d’un homme attaché à ses convictions et qui représentent à elles seules un idéal panafricain. C’est en ce sens qu’il est intéressant de suivre le parcours extraordinaire de Alioune Badara Bèye qui, de l’engagement militaire de ses débuts et de ses différentes activités professionnelles, va puiser son inspiration pour produire une œuvre littéraire variée, s’essayant avec talent à tous les genres. C’est aussi la conscience panafricaine, évocatrice de la Renaissance qui retient également toute notre attention.

Alioune Badara Bèye est né à Saint-Louis du Sénégal en 1945. Son père, un Lébou né à Rufisque en 1900, revint à Saint-Louis comme contrôleur des impôts après une carrière militaire dans l’armée française durant trente ans. Sa mère était elle originaire du Walo.

Jusqu’à l’âge de six ans, Alioune Bèye fut élevé par sa grand-mère maternelle qu’il admirait beaucoup. A sa mort, sa peine fut immense. Suite à une nouvelle affectation de son père, toute la famille quitte Saint-Louis pour rejoindre Dakar. Son père possédait une maison à Colobane héritée de son propre père. Ils s’installèrent mais la vie n’était pas toujours facile dans l’environnement de Colobane. Le jeune Alioune poursuivit son cycle primaire sans difficulté. A la suite de l’organisation d’une grève dont il est l’instigateur, il est exclu du collège d’Orientation et intègre le collège du Plateau, sur l’intervention de Senghor qui était l’ami de son père.

Malgré une « surveillance étroite », le jeune lycéen est à la tête d’un nouveau mouvement de grève en 1962. Compte tenu des précédents évènements estudiantins contre le gouvernement, cette attitude de contestation est très mal perçue par l’entourage de Alioune Bèye. Titulaire de son Brevet, Alioune Bèye est sommé par son père de préparer le concours pour entrer dans la Marine française. Il y est reçu troisième sur près de 400 candidats. En 1963, Alioune Bèye est affecté à Saint-Mandrier, près de Toulon, dans une école qui forme les mécaniciens de la marine et les conducteurs d’appareils. Durant plusieurs mois, Alioune Badara Bèye reçoit un apprentissage technique et militaire dans le corps de la marine. Les conditions de vie y sont parfois difficiles, à cause du climat et de l’exil mais Alioune Badara Bèye se bagarre et trouve du réconfort auprès de ses camarades sénégalais affectés avec lui. Il se découvre aussi une grande passion pour le sport. Très bon joueur de football, il rate de très près une carrière sportive professionnelle en raison de son engagement militaire qui ne l’autorise pas à mener cette double activité. La formation à Saint-Mandrier dura deux ans. En 1965, Alioune Badara Bèye rentre à Colobane dans la plus grande joie retrouver toute sa famille. Il s’adonne alors à sa passion du football en intégrant un club de quartier de Dakar le « Santos Football ».

A vingt ans, et de retour à Toulon, Alioune Badara Bèye a une vie très agréable. Il poursuit sa formation dans la marine et est reconnu en France pour ses qualités de joueur de football. Devenu adjoint technique de la Marine et footballeur en herbe, Alioune Badara Bèye rentre au Sénégal pour exercer ses fonctions, son diplôme de conducteur d’appareils en poche. Mais c’est dans l’exercice du football qu’il se distingue, il devient un des meilleurs butteurs de la Marine et du Championnat militaire. L’équipe de la Marine sénégalaise était une redoutable formation et gagnait tous ses matchs.

En 1968, Alioune Badara Bèye termine son engagement militaire et quitte la Marine. Il poursuit alors une carrière de footballeur. Mais une grave blessure survenue en 1969 l’oblige à interrompre sa brillante carrière.

En 1970, il est recruté par la douane sénégalaise pour servir sur les vedettes de croisière et intégrer ainsi les brigades maritimes et fluviales. Il devient conducteur d’appareil du bateau Blaise Diagne. A cette occasion, Alioune Badara Bèye rencontre des gens formidables qui constituent l’équipage. C’est aussi le moment où le jeune Alioune Bèye épouse Maïmouna Diaw, à l’âge de vingt-deux ans, celle dont il dit qu’elle était « élégante, racée, fine comme une gazelle » et dont il chante la beauté dans ses poèmes. Quelques mois après son mariage, il est affecté à Rosso au nord du Sénégal où il intègre le service de gardes et de tournées. Ainsi il découvre la région du Walo dont le caractère mythique et historique inspirera son œuvre théâtrale. Il apprend aussi son métier de douanier marin. En 1970, alors qu’il est à Rosso, son épouse donne naissance à son premier fils, Ibrahima. Deux ans plus tard, Alioune Badara Bèye est affecté à Dakar à la brigade maritime. En 1974, il rejoint Foundiougne où il a en charge la vedette de la brigade fluviale et son deuxième fils vient de naître. Son séjour à Foundiougne fut très court mais déterminant pour les nouvelles aspirations de Alioune Badara Bèye. Au centre Culturel Africain de la Médina, il rencontre Abdoulaye Racine Senghor, professeur de Lettres et écrivain, Mamadou Traoré Diop, Ngagne Demba Gueye et son directeur Doudou Guèye que Alioune Badara Bèye considère comme un grand poète engagé. A ses yeux, son appartenance à l’administration sénégalaise l’handicape pour s’illustrer dans le monde des lettres. De plus, son statut professionnel au sein de la douane est très précaire, il en profite pour changer de voie.

Avant d’atteindre la quarantaine, Alioune Badara Bèye prépare un concours et devient contrôleur économique afin de retrouver pleinement les avantages de la vie civile.

Son entourage, et son père en particulier, est très surpris de cette décision et de ce changement de cap professionnel. Mais comme se définit Alioune Badara Bèye lui-même, il est « un homme de rupture, de refus ». L’administration sénégalaise a beaucoup appris à Alioune Badara Bèye. Il y a rencontré des fonctionnaires loyaux, honnêtes et professionnels.

Mais ce sont des souvenirs plus douloureux qui le poussent aussi à partir, ceux des naufrages auxquels il a assisté et les pertes humaines qu’ils ont engendrées. Devenu contrôleur économique, il commence sa formation technique à la Direction de l’administration. A l’issue de ce stage, il est nommé à Pikine où il apprend les premiers rouages du contrôle économique. C’est également à Pikine qu’il fait la connaissance des premiers militants du PDS : Aïda Senghor, Alioune Badara Niang, Raby Diallo, l’acteur Lamdou et la chanteuse Ndèye Seck. A cette époque où l’inflation sur les denrées alimentaires est importante, les contrôles du Ministère des Finances et de l’Economie sont plutôt fructueux car les amendes nombreuses. En 1975, au moment où il prend possession de son logement aux HLM Angle Mousse acquis en location-vente, son troisième fils Matar Mamour Bèye naît. Il est aujourd’hui le rappeur Tonton Mac du groupe musical Sunu Flavor.

En 1978, Alioune Badara Bèye est nommé à Matam, à sept cents kilomètres de Dakar suite à une altercation avec un commerçant Maure. Cette décision embarrasse Alioune Badara Bèye car toute sa famille est installée à Dakar et l’éloignement l’inquiète. La vie à Matam est difficile en raison de la chaleur, des conditions de vie très simples mais l’entourage, comme toujours, a son importance et son rôle à jouer. Alioune Badara Bèye découvre une région riche de symboles traditionnels, traversés de la culture pulaar qui l’impressionne et qu’il respecte. Pourtant, sur l’intervention d’une cousine et de son père, Alioune Badara Bèye est muté à Thiès, à moins de cent kilomètres de Dakar. L’activité professionnelle et la vie à Matam ont été très enrichissantes dans le parcours de Alioune Badara Bèye, mais la distance le séparant de son épouse et de ses enfants était une véritable punition pour cet homme très attaché aux valeurs familiales. Après quelques mois à Thiès en tant que chef de brigade régionale puis à Rufisque, Alioune Badara Bèye regagne définitivement Dakar en 1989.

Parallèlement, et ce depuis 1982, Alioune Badara Bèye poursuit une carrière littéraire avec des premières publications et la mise en onde de sa première performance poétique intitulée « Kalmi ». Puis « Le Sacre du Ceddo », son premier texte théâtral, fut sélectionné pour une représentation radiophonique qui connut un franc succès dans toute l’Afrique francophone. La pièce fut ensuite jouée au Théâtre National Daniel Sorano portée par un groupe d’artistes chevronnés et soutenue par le conseiller culturel du Président Senghor, Makhily Gassama. Alioune Badara Bèye a réalisé son rêve, celui d’être dramaturge dans son pays. Ce succès, il le doit à son formidable tempérament de bâtisseur, de celui qui croit ardemment en la grandeur esthétique de la culture africaine. C’est de cette force de l’engagement panafricain qu’il puise son énergie artistique. C’est dans cet esprit foncièrement optimiste qu’Alioune Badara Bèye poursuit son ascension dans l’univers littéraire et artistique. Plusieurs textes de théâtre sont montés et rencontrent de vifs succès auprès du public et bénéficient d’adaptations pour la télévision. Son ouverture d’esprit et son talent ont permis à Alioune Badara Bèye de valoriser le théâtre historique et de l’offrir à un grand nombre de sénégalais. C’est par cette médiation populaire que le sens de l’engagement artistique de Alioune Badara Bèye prend toute sa puissance.

Ses activités artistiques prennent alors le pas sur ses obligations professionnelles à l’administration du contrôle économique. C’est ainsi qu’en 1987, il participe au premier symposium littéraire international contre l’apartheid à Brazzaville. Cette rencontre est déterminante dans le parcours de Alioune Badara Bèye. Organisée par des écrivains congolais, elle réunit des intellectuels, des artistes africains et internationaux. C’est un véritable évènement qui consacre l’Union Africaine comme force contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Quelques mois plus tard, Alioune Badara Bèye est de nouveau à Brazzaville, comme porte-parole du gouvernement sénégalais pour rendre hommage au leader Nelson Mandela, récemment libéré. Ces manifestations internationales auxquelles participe Alioune Badara Bèye lui permettent de rencontrer des hommes politiques militants de la cause africaine et d’illustres écrivains engagés dans la lutte panafricaine : Wolé Soyinka, Atukwé Okaï, Alex Laguma, William Sassine, Edmond Jouve. Parallèlement à ses succès littéraires en tant que dramaturge, Alioune Badara Bèye crée sa propre maison d’édition, les éditions Maguilen. Là aussi, on ne peut que saluer ce formidable engagement à fonder sa ligne éditoriale ayant en tête une belle réussite économique et artistique.

Soulignons encore que Alioune Badara Bèye est l’auteur d’une pièce majeure du théâtre sénégalais, « Ndeer en flammes », récit qui retrace l’épopée des femmes de Ndeer, souveraines du Waalo qui combattaient l’envahisseur, et qui constitue un épisode fondateur de notre patrimoine historique et culturel. Après un beau succès et une reconnaissance publique pour la pièce, Alioune Badara Bèye poursuit ses engagements et sa volonté d’ouvrir au monde les symboles de la culture africaine. Il fonde alors une société de production afin de mettre en œuvre la réalisation d’une série télévisuelle consacrée à un héros national, Lat-Dior. Entre-temps, il quitte l’administration du contrôle économique pour se consacrer pleinement à son nouveau projet.

Avec l’argent de ses années de travail au Ministère des Finances, le soutien de l’Etat, très favorable à la réalisation du projet et des subventions diverses, Lat-dior voit le jour après sept mois de tournage, de nombreuses difficultés et des moments inoubliables. Le film est le témoignage de l’union des talents, des acteurs, du réalisateur, des techniciens, des musiciens. C’est un authentique exemple de la communion qui peut s’opérer dans l’univers artistique africain lorsque l’engagement est total, dynamique, juste et loyal.

En 1992, la série Lat-Dior fut diffusée à la télévision sénégalaise et remporta une belle audience publique. Elle reçut aussi une légitimité artistique unanimement reconnue par de la presse largement impressionnée par l’écriture et la réalisation du projet. Les télévisions internationales, TV5, CFI, Arte achetèrent les droits de diffusion et Alioune Badara Bèye vivait enfin de ses droits d’auteur tout en étant reconnu comme scénariste professionnel. A ce stade de sa carrière, on est émerveillé de la réussite de Alioune Badara Bèye qui scrupuleusement s’attache à son rêve de bâtisseur, un songe aux dimensions véritablement artistiques et humaines.

C’est ainsi que tout naturellement il est devenu le Président de l’Association des Ecrivains du Sénégal (AES) et conjointement Président de la FIDELF (Fédération Internationale des écrivains de langue française). A la tête de l’AES, il contribue largement à la diffusion de la littérature sénégalaise, à la mise en valeur de notre culture et de notre patrimoine africain.

Depuis 2001, il est aussi le Président du Conseil d’Administration du Théâtre National Daniel Sorano, haut lieu de l’expression artistique au Sénégal. Il y apporte ses engagements culturels, son expression artistique et littéraire personnelle, ancrée dans la modernité de l’Afrique d’aujourd’hui et de la Renaissance. En 2005, la coordination générale du FESMAN fut installée au Théâtre Daniel Sorano et Alioune Badara Bèye fut nommé à la tête de l’organisation du festival.

A la lecture des grandes étapes de la vie de Alioune Badara Bèye, on voit combien cet homme lucide et profondément visionnaire est dans la lignée des figures fondatrices de la Renaissance Africaine.

Résolument optimiste, engagé en littérature en toute humilité mais avec une force juste, une conviction à dire l’histoire et la culture africaines, Alioune Badara Bèye est un homme, un artiste au plus près des réalités d’une Afrique moderne, renouvelée qui doit s’unir et se doter de réalisations audacieuses et rigoureuses intellectuellement. Le parcours de Alioune Badara Bèye est l’exemple frappant de cette conscience panafricaine indissociable de notre Renaissance culturelle, artistique, historique, politique, sociale et économique.

Amadou Elimane KANE, poète écrivain

 

L’imaginaire engagé ou l’écriture prémonitoire dans l’oeuvre d’Amadou Elimane Kane

Suite aux événements tragiques qui se sont déroulés ces derniers mois au Sénégal, la maison d’éditions Lettres de Renaissances tient à partager son soutien en faveur du peuple sénégalais pour restaurer la parole et la liberté.

Dans le cadre de notre mission littéraire, nous préparons la publication d’un récit d’Amadou Elimane Kane qui s’intitule Entre l’aube et le crépuscule. Ce récit a été écrit par l’auteur entre décembre 2021 et octobre 2022 et il se déroule en trois parties. Au début du récit, c’est à travers la parole de Salamata que nous traversons les épopées africaines, chargées de symboles, qu’elle transmets à ses enfants. Dans la seconde partie, nous sommes à l’époque actuelle dans un lieu reconstruit pour les besoins de la fiction. Le personnage central, Pathé, un écrivain de renom et éduqué selon les principes de l’histoire africaine, enquête sur un scandale politique qui secoue la République des Samba Kounkandé car il ne peut se résigner à un sophisme en trompe l’oeil. Dans l’épilogue, c’est Salamata qui reprend la parole pour raconter la chute des dictateurs du XXe siècle qui, malgré le chaos, assassinent la grandeur de l’humanité.

Cette histoire est un miroir de la réalité, alliée à la fiction, pour dénoncer les manipulations d’un État qui se désolidarise de la justice pour maintenir sa suprématie. La résolution de ce récit est prémonitoire car la sentence prononcée qui innocente le mis en cause est écrite sur le papier. Cette accusation n’a pour objectif que d’écarter un homme engagé qui s’oppose à la gabegie d’un gouvernement devenu illégitime. Ce récit d’Amadou Elimane Kane, ô combien d’actualité, relève, par le truchement de l’écriture, de l’anticipation. Nous ne changerons pas une virgule de ce récit car la littérature sert à éclairer les cahots d’une histoire qui se passe sous nos yeux en prenant le chemin qui est le nôtre, celui du serment de se battre par les mots et par les idées.

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Salamata est issue d’une famille aristocratique et lettrée. Bien que n’ayant pas été à l’école, elle a été éduquée par son père qui lui a raconté les épopées africaines. Mariée et mère de plusieurs enfants, Salamata transmet à son tour les récits des reines d’Afrique. Parmi ses enfants, Pathé est le plus agile, aussi bien par l’esprit que par le corps. C’est lui qu’elle choisit pour délivrer la parole des ancêtres.

Plus tard, Pathé, devenu adulte, enseignant et écrivain, œuvre pour la défense des femmes. Quand le pays est secoué par un scandale médiatique qui met en cause un homme politique pour violence sexuelle envers une jeune femme, Pathé décide de mener l’enquête. Car dans la République des Samba Kounkandé, tout est brouillard et confusion entre fabrication, trahison et corruption. Pathé s’engage alors dans une quête de la vérité, à la limite des chemins interdits et dangereux d’un pouvoir prêt à tout.

À la fin du récit, la voix de Salamata revient du royaume des morts pour enseigner à sa petite-fille la chute des dictateurs du XXe siècle qui conduisent leur destin à la destruction en entraînant avec eux les valeurs humaines.

Avec ce nouveau roman, Amadou Elimane Kane renoue les liens avec les soubresauts politiques de l’Afrique moderne. Entremêlant le récit de Salamata qui porte la mémoire des valeurs africaines, celui de la décrépitude de la République des Samba Kounkandé et la chute des dictateurs du XXe siècle, l’auteur met en lumière la grande histoire africaine tout en dénonçant les gouvernances tronquées des nations qui se désagrègent et se déchirent. Ce sont les agissements de l’élite, avides d’opulence et d’autorité, qui balaient tous les repères des civilisations. Amadou Elimane Kane nous dit que l’Afrique renaissante ne peut survivre que si elle sait regarder en face les soleils trompeurs et reprendre les rênes de sa démocratie basée sur des valeurs de justice et de vérité.

Michèle SELLIER, directrice littéraire des éditions Lettres de Renaissances

Trilogie à paraître d’Amadou Elimane Kane : 

Le serment blessé, roman, éditions Lettres de Renaissances, Paris-Dakar

Entre l’aube et le crépuscule, roman, éditions Africamoude, Rabat Maroc & Lettres de Renaissances, Paris-Dakar

Le souffle du fleuve, poésie, éditions Lettres de Renaissances, Paris-Dakar

 

Africamoude et Lettres de Renaissances : un partenariat éditorial en faveur des littéraires africaines

La collaboration éditoriale entre deux maisons d’édition panafricaines, Africamoude, basée à Rabat au Maroc, et Lettres de Renaissances, située à Dakar au Sénégal et à Paris en France, est née de la nécessité de renforcer la visibilité de la littérature africaine contemporaine. On sait que la création littéraire et la diffusion des œuvres en Afrique sont encore trop confidentielles pour permettre l’émergence d’une production forte et novatrice au niveau continental et à l’échelle mondiale. Cette collaboration de deux maisons d’édition africaines répond au besoin de mieux faire circuler les écrits et les imaginaires, et relève le défi de l’indépendance culturelle en ouvrant un espace de publication aux différentes voix littéraires du continent premier. La valorisation du patrimoine historique africain comme objet de création, de réflexion et de progrès est l’une des préoccupations communes des deux maisons d’édition. Toutefois, mettre en avant l’histoire, la mémoire, la créativité africaine et proposer des textes littéraires inspirés des réalités africaines ne sont en aucun cas synonyme d’enfermement culturel, comme cela peut parfois s’observer dans une certaine production internationale, détenue par des groupes à l’influence exclusive.

Cette collaboration éditoriale Sud-Sud est un pari sur l’avenir. Son objectif est de faire découvrir de nouveaux talents, de dynamiser la production et à la diffusion des livres partout en Afrique et au-delà, afin de mettre en avant la multiplicité des trajectoires, de laisser parler les timbres d’une littérature qui a son mot à dire et de proposer un axe culturel en faveur de la renaissance africaine. Le déploiement des supports numériques et leur capacité de diffusion sont des atouts supplémentaires pour concrétiser cette vision.

Couverture entre l aube et le cre puscule

Cette alliance est un croisement littéraire panafricain qui donne un élan à deux volontés éditoriales réunies dans un même combat. Que cette union entre Africamoude et Lettres de Renaissances soit le commencement d’une longue et belle aventure, scellée autour de nos valeurs communes, celles de l’épanouissement des lettres africaines !

Le premier volume de cette coédition, à paraître en septembre 2024, est le roman Entre l’aube et le crépuscule d’Amadou Elimane Kane, écrivain et poète originaire du Sénégal. C’est un récit littéraire qui répond à la question de la transmission de la mémoire africaine tout en éclairant une problématique très contemporaine, celle de la manipulation politique et de la répression citoyenne, véritable gangrène universelle, devenue aujourd’hui l’unique perspective pour l’humanité. Le roman d’Amadou Elimane Kane est une réponse littéraire au défaitisme ambiant. La narration y est hybride, reliant une réalité prosaïque qui détruit la mémoire, le passé et l’espérance à une prose poétique qui rétablit la vérité et la force de l’humanité.

Africamoude : africamouderevue@gmail.com -https://africamoude.com/

Lettres de renaissances : editionslettresderenaissances@yahoo.fr - http://www.editionslettresderenaissances.site-fr.fr/

Dans le roman Entre l‘aube et le crépuscule de Amadou Elimane Kane, la République des Samba Kounkandé est l’expression révélatrice de la condition humaine, une conjoncture que l’on peut reconnaître quelles que soient les sociétés et quelles que soient les époques.

Le pouvoir absolu, la trahison, l’accaparement, le mensonge d’État, la tyrannie, le népotisme, l’impunité, l’anéantissement des peuples soumis à des êtres contre-nature sont des données universelles. Pensons aux dictatures du XXe siècle et à celles qui perdurent de par le monde, où la justice et l'administration sont instrumentalisées pour des intérêts uniques et illégitimes et où la compassion n’existe plus, et nous avons une photographie sinistre de l’Humanité, destructrice, oublieuse du passé et effaçant la trace des massacres.

Par le prisme de la littérature, Amadou Elimane Kane convoque l’idée selon laquelle la liberté n’est jamais totalement et durablement acquise. Il semble nous dire que l’entente est éphémère et que les résistances à l’injustice sont à mobiliser partout et toujours.

Amadou Elimane Kane nous dit que la République des Samba Kounkandé et tous ses équivalents doivent être neutralisés pour défendre la dignité en tout temps et en tout lieu.

 

Lettre ouverte à toutes celles et à tous ceux qui portent des valeurs de justice : Non à l’impunité de Macky Sall, ex-président du Sénégal

Alors que le Sénégal retrouve enfin un espace démocratique, couronné par une victoire présidentielle salvatrice pour ses valeurs de liberté et d’équité, la course de Macky Sall pour échapper à la justice devient un nouveau scandale politique.

Revenons un instant en arrière, en 2012, lors de sa première élection, sa première mesure à l’époque est de traduire en justice les agissements de son prédécesseur pour les “biens mal acquis”. Il a alors carte blanche pour exercer un pouvoir qui lui permet de condamner le népotisme et la corruption. Ce que tout le monde semble trouver juste.

Douze ans plus tard, après des manipulations politiques sans précédent, après des détournements financiers colossaux, après avoir mis en place un système mafieux de corruption et d’instrumentalisation de la justice, après avoir empêché la démocratie, après avoir fait fuir tous ceux et toutes celles qui portaient la contradiction, après avoir emprisonné ses opposants réclamant le rétablissement de la justice face à ses intrigues, après avoir perpétré la torture et des meurtres politiques, Macky Sall est nommé, par la France, envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P), et ce depuis 2020.

Préparant une sortie honteuse, Macky Sall est protégé de tous ces agissements et agit en toute impunité, comme si la mémoire du peuple sénégalais n’était que poussière.

 

Nous les défenseurs de la justice, nous nous opposons à l’endormissement de l’histoire pour mettre fin à la boue et à la gangrène qui a noyé le Sénégal dans les pires moments de son existence. Il n’est pas tolérable, au vu des machinations politiques qui sont à l'œuvre, de se taire et d’enterrer une seconde fois tous les hommes et toutes les femmes tombés sous le régime de Macky Sall.

Tous les responsables politiques du monde entier doivent ouvrir les yeux ! Chaque acte de répression, d’intrigue meurtrière ne doit pas se solder par un exil arrangé. Chaque parole et chaque décision doivent être passées au crible devant un tribunal libre, sans arrangement entre amis. Toute vie est une vie et la légalité politique la seule règle. Aucune vie n’est supérieure à une autre, dit la Charte du Mandé, pour la liberté des peuples. Il ne suffit de chasser sur ses terres, face à des ennemis décrétés, seul le droit l’emporte sur la criminalité.

Nous qui portons ces valeurs de justice et qui avons su résister à la tyrannie jusqu’à l'asphyxie, nous réclamons que Macky Sall réponde de ses actes dans la plus grande transparence, pour rétablir la vérité, redonner à la parole toute sa loyauté, pour donner du sens à la lutte pour la démocratie, pour rendre honneur à ceux et à celles qui sont morts. L’esclavage a été aboli mais la décolonisation des esprits est encore à faire pour qu’enfin les couleurs de la renaissance africaine soient à l’unisson d’un monde où chaque trajectoire soit considérée et reconnue comme richesse de l’humanité.

Le collectif de la diaspora sénégalaise

 

Le Sénégal aux portes d’une hérésie autoritaire

Je suis comme vous

Je ne suis pas au-dessus de vous

Je suis à côté de vous

Et je me révolte

De voir mon pays sombrer

Dans la pire des brutalités

Dans la houle de l’absurdité

De nos coeurs qu’on cambriole

De nos paroles qu’on emprisonne

Où nos mots sont sous camisole

Où nos espoirs sont passés au vitriol

Sans autre procès

Que celui de la violence

Nos faits et gestes sous surveillance

Et le sang qui assassine

Notre passé notre pensée

Notre histoire qu’on déracine

Au mépris de notre profonde vérité

Suite aux événements politiques qui secouent notre pays depuis plusieurs mois, nous nous devons de prendre la parole publiquement et nous engager à dénoncer toutes les injustices qui sont à l'œuvre et qui entraînent le désordre démocratique. Car oui, c’est la liberté de parole et la démocratie qui sont fortement menacées par un nouveau diktat généralisé. Je suis de ceux qui pensent que le Sénégal est aujourd’hui face à une crise inédite qui risque de déstabiliser la paix que nous connaissons depuis les indépendances.

Pourtant, en Afrique de l’Ouest, nous sommes une nation qui montre l’exemple par sa capacité à maintenir le dialogue et la conciliation.

Sauf que devant les injustices qui se multiplient, nous ne pouvons plus nous taire. Car nous sommes confrontés à une escalade de scandales, des manipulations politiques qui mènent à la désintégration. Notre gouvernement est prêt à tout pour maintenir son pouvoir en bafouant tous les principes de la République.

D’un côté, il y a la jeunesse de ce pays, qui incarne l’avenir, qui se soulève car elle réclame le changement et elle est légitime à le faire. Elle refuse la soumission à un appareil d’État qui ne répond plus aux besoins des populations. De l’autre côté, il existe une autre figure sénégalaise, celle qui est dans la résignation et qui, par son silence, devient complice du gouvernement. Ceci n’est plus acceptable.

Nous vivons une instrumentalisation de la justice incomparable dans l’histoire du Sénégal. La première intoxication est le véritable harcèlement judiciaire qui est conduit contre Ousmane Sonko pour l’anéantir et l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles de 2024. Le procès qui lui est fait ne tient qu’à une manipulation qui met en scène une prétendue accusation de viol par Adji Sarr. Cette attaque organisée et construite de toute pièce, banalise les faits réels et va à l’encontre des violences quotidiennes faites aux femmes. C’est une caricature explicite qui réduit à néant nos belles valeurs de lutte pour toutes les causes féminines. Celle-ci n’est qu’une mascarade pour détruire le projet de rénovation du pays proposé par Ousmane Sonko. Devant une telle tromperie, je suis en train d’écrire un roman d’enquête sur cette histoire qui servira à comprendre comment les forces gouvernementales peuvent manipuler l’opinion avec les moyens de coercition qui sont les siens. Car je place l’écriture au service de la vérité et de la démocratie.

La conduite de ce régime est odieuse. Macky Sall a même réussi à modifier la constitution pour s’ouvrir un nouveau boulevard de conquête du pouvoir, dans un déni profond de l’exercice démocratique. Est-ce l’incarnation de notre démocratie ? Nous disons non ! Les interdictions des manifestations de l’opposition sont encouragées par les autorités en place. Les manifestants en faveur d’Ousmane Sonko sont réprimés, battus et tués pendant les rassemblements. Les prisons du Sénégal sont pleines de prisonniers politiques, entre 1000 et 1100 personnes selon les sources. On condamne de jeunes activistes sur les médias sociaux à des peines fermes pour des faits futiles et inexistants. Est-ce l’incarnation de notre liberté ? Nous disons non !

Après la condamnation et l’incarcération de Khalifa Sall et la mort de François Mancabou, torturé par les autorités, tous les deux ont été ensevelis par cette même justice corrosive et complice de l’État. Des disparitions inexpliquées, des morts suspectes et toujours pas de protection de l’appareil judiciaire et juridique. Ces manœuvres grossières, qui sont très certainement du ressort de la corruption et de la peur, ne sont plus tolérables. Les dirigeants font appel à la violence et aux meurtre et la justice est silencieuse. Est-ce l’incarnation de notre justice ? Nous disons non !

Pourtant des rapports d’état existent pour dénoncer ces faits mais la justice est toujours absente. Le Président Macky Sall lui-même avoue laisser les dossiers s’empiler et pourrir dans les bureaux de son propre tribunal. Est-ce l’incarnation de celui que nous avons élu ? Nous disons non !

Et que dire de ces scandales qui s’accumulent comme autant de provocation à l’égard des populations qui n’ont même pas droit aux besoins fondamentaux ? Un conseiller griot qui détourne 800 millions de Francs CFA et qui n'est pas inquiété. Un député qui émet de faux billets tandis que d’autres deviennent trafiquants de faux passeports, et rien ne se passe. Certains journalistes ont même rapporté que le ministère de l’environnement possédait des armes.

Est-ce l’incarnation de nos valeurs ? Nous disons non ! Il n’est plus tolérable que ces dirigeants optent pour une posture victimaire en rejetant la faute sur les méfaits de la colonisation ou sur ses liens avec l’étranger qui seraient la cause de notre immobilisme. Le courage politique serait d’assumer pleinement notre indépendance en rompant avec tous ces fonctionnements féodaux venus d’un autre siècle et qui surtout ne produisent plus de sens.

Et l’argent amassé dans les villas, dans les véhicules de luxe, dans les propriétés à l’étranger, destiné à la modernisation du pays, qui permettrait à chacun et à chacune de vivre dignement, où est-il ? Les biens publics qui sont la garantie d’acquérir les droits premiers d’une existence citoyenne : école, santé, aides sociales, justice. Où sont nos droits ? Cet argent détourné ne sert qu’à l’élite ou à acheter leur pouvoir. En cela, nous devons tous rompre avec ces corruptions faciles qui nous placent dans la pire des servitudes. C’est une castration de notre raison d’être et de toutes nos valeurs morales. Comme le souligne Patrice Talon, Président de la République du Bénin, commençons par supprimer nos propres dysfonctionnements car nous sommes les fossoyeurs de nous-mêmes.

L’élite de ce pays méprise le peuple et nous place dans une impasse, faite de complots, de meurtres et de barbarie. Quels sont ces hommes et ces femmes qui nous gouvernent ? Quelles valeurs de justice habitent-ils ? Est-ce qu’ils sont dignes de nous gouverner ? À toutes ces questions, nous répondons non !

Aujourd'hui, tous les hommes et les femmes qui dénoncent, qui disent la vérité, qui proposent une alternance sont bafoués et tués sur le seuil de nos espérances. Un poète français en temps de guerre a déclaré : Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Nous disons non !

Alors c’est à nous, citoyens, hommes et femmes épris de justice et de convictions républicaines, qui devons reprendre le flambeau d’une parole saine pour repousser la dissolution de notre démocratie. Nous devons traquer toutes nos faiblesses et en finir avec toute forme de complicité silencieuse ou mensongère.

Le Sénégal incarne la générosité, l’hospitalité, l’équité, des valeurs qui nous ont été transmises depuis nos empires historiques. Nos principes fondateurs ont été enterrés au nom de la réussite, de l’argent et des machinations dénuées de toute éthique. Nous ne nous reconnaissons absolument pas dans cette société tyrannique qui est à l'œuvre dans notre nation. Est-ce cette mascarade inhumaine que nous voulons bâtir ? Nous disons non !

Ensemble, nous devons combattre si nous voulons un avenir porteur d'harmonie et d’épanouissement pour enfin savourer les fruits de la renaissance africaine.

Amadou Elimane Kane, écrivain poète

 

Diombass Diaw pour une continuité de la mémoire historique

Quand il arrive dans un endroit, le caméléon prend la couleur du lieu. Ce n'est pas de l'hypocrisie ; c'est d'abord la tolérance, et puis le savoir-vivre. Se heurter les uns les autres n'arrange rien. Jamais on n'a rien construit dans la bagarre. La bagarre détruit. Donc la mutuelle compréhension est un grand devoir. Il faudrait toujours chercher à comprendre notre prochain. Si nous existons, il faut admettre que, lui aussi, il existe. Amadou Hampâté Bâ

Il existe des hommes où chaque épreuve les place dans une situation d’attente. Certains ne résistent pas à cette pression en emportant tout sur leur passage, comme les vagues de la mer, détruisant les navires, guettant les tempêtes et les foudres. D’autres espèrent avec détermination et confiance en continuant d’écouter le monde, celui qui les a forgé et celui qui, par force du souffle du vent, oblige à faire plier le roseau sans se briser.

Le parcours de Diombass Diaw, enfant de Dagana, appartient à la deuxième catégorie. Il a reçu une éducation chargée de valeurs qui s’inscrivent dans la lignée des grandes familles africaines. Et il possède un attachement naturel à notre mémoire sans douter une seconde de sa force vitale pour opérer des ruptures qui sont sources de progrès.

Parti jeune de sa terre natale pour conquérir une indépendance et une ligne d’horizon ouverte, Diombass Diaw a fait de longues études en Russie, déjouant le froid glacial d’une culture hostile à celui qui vient d’ailleurs et est différent. Résistant aux ombres de la discrimination avec ténacité, il a pu s’offrir une formation plurielle, cherchant à enrichir ses fondements d’origine sans les faire disparaître. Apprenant une nouvelle langue, le russe, après la langue maternelle et le français, Diombass Diaw a ouvert les synapses de sa propre culture avec patience qui fait appel à la tolérance.

Revenu au Sénégal, il a su mettre à profit ses qualités et ses compétences au service de la Senelec où il a d’abord été ingénieur avant de devenir un des hauts responsables de cette grande entreprise nationale. Toujours profondément attaché à son terroir du Walo, il a aussi œuvré pour faire que la région soit une terre de renaissance et de culture, s’inspirant de la longue histoire des royaumes et du passé comme bandoulière.

Ce souci de la transmission culturelle et de la réminiscence active est un acte qui s’inscrit pleinement dans le mouvement de la renaissance africaine.

Tous les troubles politiques et les trahisons successives de ces dernières années ne l’ont pas fait renoncer à cet idéal. Au contraire, il a continué d’imaginer ce que la terre nourricière a fait pour le peuple et ce qu’elle peut continuer d’apporter à ceux et à celles qui refusent un fonctionnement social et politique unilatéral.

De cette obstination indomptable, Diombass Diaw en a fait une permanence qui, au fil des années, s’est transformée en une évidence africaine. Accepter la couleur de la terre pour mieux se confondre à sa richesse a été juste une étape afin de poursuivre le but ultime : celui d’enfin faire vivre les voix ancestrales du Walo qui, en écho, répètent qu’il n’existe pas de vie supérieure à une autre, mais seulement le chant de la vérité, de l’équité et de la justice.

La longue expérience de Diombass Diaw, un chemin entrelacé de pierres multiples, fait de lui un messager de la terre sénégalaise. Aujourd’hui, il est chef du bureau économique de l’ambassade du Sénégal à Varsovie en Pologne où il est un représentant fidèle de notre nation. Car le lien qu’il perpétue avec notre récit culturel et notre prolongement historique est semblable à une tapisserie qui prend forme lentement mais sûrement pour donner à voir aux générations futures.

Ainsi Diombass Diaw est un homme de conviction qui a su allier la volonté de ses choix, avec calme, persévérance et énergie. Cette capacité d'adaptation suggère une harmonie signifiante qui entonne la renaissance, un chant qui a toujours guidé celui qui, tapi dans les berges du fleuve, a glissé dans l’eau pour atteindre les rives de la liberté et du renouveau.

Amadou Elimane Kane, poète écrivain, enseignant et chercheur en sciences  cognitives, fondateur et directeur de la Case des Poètes (la Case Panafricaine de Recherche pour la Lecture et l’écriture), association loi 1901, agréée par un arrêté rectoral portant décision d’agrément académique aux associations éducatives complémentaires de l’enseignement public pour apporter leur concours à l’enseignement public, agrément délivré par le recteur de la région académique de l’Île de France, Recteur de l’académie de Paris, chancelier des universités de Paris et d’Île de France.